PARIS-BREST-PARIS 2023
Jeudi 17 août 2023
Dernière vérification. les gourdes sont accrochées, les sacoches sont prêtes.
Elles contiennent les vêtements, la nourriture (pâtes de fruits, barres de céréales).
Vendredi 18 août 2023
Départ à 09h00 de St Projet. Arrivée à Rambouillet à 19h00. Le fléchage est bien fait. Je trouve assez facilement l’emplacement pour mon fourgon.
Stationnement dans le parc du château.
Samedi 19 août 2023
Je sors un peu le vélo pour faire tourner les jambes.
La journée est tranquille.
Les participants du PBP continuent d’arriver. Il y a de plus en plus de monde.
J’ai un peu d’appréhension mais je reste serein.
Dimanche 20 août 2023
La nuit a été plutôt bonne. C’est le grand jour.
Je fais un peu de sieste.
Le départ se fait par vagues successives. Mon départ est prévu à 19h15.
Je me présente à 18h00 pour le contrôle du vélo. Eclairage, gilet…Tout est OK
19h15 : C’est parti ! Je pars avec un groupe d’une centaine de cyclistes.
Quelques français, pas mal d’asiatiques.
Cela roule bien. Je sympathise avec un compagnon de route. Bonnes sensations. Je me mets par moments en tête du groupe.
Premier pointage à Mortagne-au-Perche (120km). Arrêt rapide. Au milieu de la nuit je sens un peu le froid mais je suis bien
Lundi 21 août
200km, arrivée à Villaines-la-Juhel. Il est 4h20. Petite pause. Je décide de repartir sans mon compagnon de route qui souhaite prendre un peu plus de temps.
Les étapes continuent à se succéder.
Le jour s’est levé. Je m’arrête dans un bar de village pour prendre un café. J’arrive à Fougères vers 09h30.
La Bretagne n’est pas plate. Je suis dans une succession de bosses.
Une nuit sans sommeil, la fatigue se fait sentir. Le soleil cogne, il fait chaud. Je suis obligé de faire une pause d’environ 20 minutes avant Tinténiac.
Dans les villages des passants nous encouragent. L’ambiance est conviviale.
Loudéac (17h30-450km). Le parcours reste accidenté.
Carhaix(23h20-514km).
Je roule seul. Je n’arrive plus à trouver un vrai groupe. Je ne reviens que sur des cyclistes isolés.
Les jambes vont bien.
Mardi 22 août
Je ne suis plus très loin de Brest. Je viens de passer le col de Trévézel. J’entame la descente. Plus d’éclairage.
Heureusement un cycliste arrive et se met à côté de moi. Je profite de « ses lumières » jusqu’à Brest.
Il est 05h00. Je pointe. Paul, un copain Brestois vient me chercher.
Je vais me reposer chez lui. Je me douche, je branche mes batteries pour les recharger et je vais dormir.
Vers 11h00, réveil. Le père de Paul me ramène au site d’accueil.
Dormir m’a fait du bien mais ce n’est pas énorme.
Pour l’instant j’inquiète un peu mes supporters qui voient le temps défiler….
C’est parti pour le retour vers Paris.
J’ai réussi à accrocher un petit groupe.
Il commence à faire chaud. Le groupe va un peu vite pour moi. Je me laisse décrocher. Je prends un rythme plus calme.
Les bosses bretonnes sont toujours là. J’arrive à Carhaix à 18h00. Je poursuis mon périple.
Je commence à sentir une petite douleur dans les 2 genoux. Les kilomètres ne défilent pas vite.
La route commence à me sembler interminable.
La troisième nuit arrive.
23h45, pointage à Loudéac. Petite pause, je repars.
Mercredi 23 août.
Je pense à tout ce que j’ai vu. Sur cette épreuve on voit toute sorte de vélos. Il y a des tandems à trois, des vélos couchés à 2 roues, des vélos carénés.
Je repense au japonais que j’ai doublé sur un vélo avec des petites roues…. Que de défis.
Il est 07h30, je pointe à Tinténiac. Plus que 350 km de Rambouillet.
Je m’accroche. Fougères, Villaines. J’arrive à Mortagne-au- Perche à 21h00.
C’est dur, mais je sais que je vais réussir.
C’est parti pour la quatrième nuit sur le vélo.
Jeudi 24 août.
Je vois des choses bizarres.
Je vois des lueurs traverser la route. J’ai peut-être quelques hallucinations à cause du manque de sommeil.
Ce sont des collègues asiatiques que la fatigue met au tapis. Ils restent couchés dans le fossé, là où ils tombent.
On en trouve qui se relèvent et se mettent en tête de groupe. Drôle de façon de récupérer mais cela à l’air efficace.
Je viens de passer Dreux (3h45).
Moi aussi, je suis mort de fatigue. Je m’arrête. Je dors debout. Je chute à l’arrêt. Je casse un porte-bidon du vélo.
Il est 07h43, je franchis le SAS de Rambouillet.
J’arrive au milieu d’une foule qui m’applaudit. Je n’ai pas gagné le tour de France mais :
Je viens de terminer mon premier Paris Brest Paris en 84h25.
Cela a été pour moi une expérience très positive. J’ai aimé l’organisation en général, la gentillesse des volontaires.
J’ai aimé les encouragements dans les villages, sur la route. Cela fait toujours chaud au cœur, surtout quand on serre les dents
Merci aussi à vous, mes supporters, à vos petits messages d’encouragements.
Vous saviez que vous pouviez compter sur moi.
Xavier
Le bémol : tout est payant. La douche 5€, une heure de lit de camp 4€. Sur les points d’accueil toute la nourriture est également payante. Le dernier jour je me suis franchement rationné.