C’est le week-end de Pâques. C’est le week-end des flèches Vélocio qui perpétuent cette tradition cyclotouriste.
Les cyclos de France convergent vers la Provence. Ils ont 24h pour faire un parcours d’au moins 360km
2 équipes partent de Villeneuve, vendredi après-midi.
La première est composée de Gilles Leygues, Lionel Savy, Xavier Estripeau.
La deuxième de Thierry Sansonnet, Guy Debar, Bertrand Godard, Patrick Daydou.
(Lionel est licencié à Naucelles, Bertrand est un Lillois qui nous rejoint pour cette participation).
Jean-Pierre Vaur le président du Vélo Club Naucellois nous escorte avec un véhicule. Il va faire des haltes sur notre parcours et nous permettra de voyager léger.
La météo annoncée pour notre périple n’est guère favorable, vent de Sud Est et pluie sont annoncés.
Dès Lafouillade, nous commençons à batailler contre le vent de face et à louvoyer avec les bourrasques.
Plusieurs fois avant Réquista nous sommes à deux doigts d’aller au tapis.
Pause à Réquista, nous nous restaurons et nous nous équipons pour la nuit.
Quelques doutes sur la suite à donner à notre sortie s’installent. Au-delà de l’effort à pédaler contre un vent très violent, lorsqu’il est latéral, il est question aussi de sécurité.
Heureusement que nous avons un véhicule qui nous accompagne, Jean-Pierre notre ange gardien est là. Au pire on pourra toujours monter à bord.
Tout le monde repart.
On redescend en vallée. Les conditions restent difficiles mais sont acceptables. Nous traversons les ponts en restant bien au milieu pour éviter qu’une bourrasque nous fasse passer par-dessus le parapet.
Nous arrivons au Caylar. Il est 2h30. Petite pause. Une pluie soutenue arrive.
On essaie de s’équiper au mieux. Thierry enfile sa cape. Le vent n’a pas cessé pour autant.
Nous repartons. Nos lunettes s’opacifient. Le sable du sahara s’est mélangé à la pluie.
Thierry semble avoir une combinaison de wingsuit. Il lui faut redoubler d’énergie pour aller de l’avant. Au bout de quelques dizaines de kilomètres il va revenir à un vêtement plus près du corps.
Le point positif de cette météo exécrable, il ne fait pas froid.
Jean-Pierre nous suit toujours. Cette présence nous réconforte.
Les kilomètres s’enchainent. Le moral qui avait faibli en début de nuit est revenu.
Nous prenons un bon petit déjeuner à St Hippolyte du Fort.
En début d’après-midi il s’arrête de pleuvoir. On se change pour mettre des vêtements secs.
Nous ne sommes pas en avance sur le planning. On aura du mal à rallier Pernes Les Fontaines. On peut valider la Flèche après 360km. Nous stoppons notre parcours à hauteur de Saint Rémy de Provence. C’est juste, mais réussi.
C’est bien grâce à la solidarité et à l’esprit d’équipe que notre épopée s’est bien terminée.
Et puis on le sait « il n’y a pas de gloire à vaincre sans péril ».
Un merci particulier à Jean-Pierre et à Bertrand notre camarade du nord qui a su très bien s’intégrer.
Merci aussi à nos GPS qui ont su nous garder sur un parcours parfaitement tracé.
Après une bonne soirée au restaurant, après une bonne nuit., nous allons remettre nos feuilles de routes à Pernes les Fontaines. Nous n’avons pas été les seuls à faire face à des conditions apocalyptiques, de nombreuses équipes ont jeté l’éponge.